Que feriez-vous si vous aviez, dans vos connaissances, une troupe de théâtre d’improvisation assez sympathique pour accepter de jumeler la sortie de votre livre avec un de leur spectacle ? Vous ne sauteriez pas sur l’occasion ? Moi, oui.
Bon, il faut peut-être préciser que je fais également partie de cette troupe et qu’elle est composée de mes meilleures amies, mais l’offre n’en est pas moins alléchante. Voilà l’occasion d’offrir aux gens une soirée de divertissement sur le thème de mon livre, et d’organiser une séance de dédicace pendant l’entracte. Sympa, non ?
Mais c’est quoi, le théâtre d’improvisation ?
Un cadeau de nos amis québécois. Là-bas, le théâtre d’impro est une véritable religion qui est pratiquée dès le lycée comme une option aux études secondaires.
Le principe est simple : un arbitre (ou le public) donne aux comédiens un thème, une catégorie (c’est-à-dire une contrainte, une manière de jouer), une durée de jeu et un nombre de joueurs, et ils doivent inventer immédiatement une scène de toute pièce. La construire ensemble avec un début, un milieu et une fin sous les yeux des spectateurs.
Parfois les joueurs ont 30 secondes de réflexion avant d’entrer en scène.
Parfois, même pas ça.
Les joueurs doivent, dans la mesure du possible, produire une histoire construite et cohérente avec des personnages originaux… ce n’est pas toujours chose aisée 😉
Quel genre de spectacle est-ce ?
Il existe plusieurs formes de théâtre d’improvisation :
– les matchs :
Deux troupes s’affrontent devant un public. À chaque improvisation, les spectateurs votent pour l’équipe qui a le mieux joué. La troupe qui a le plus de votes remporte le point. Les matchs sont supervisés par un arbitre (généralement un autre comédien) qui a le droit (et même le devoir) de se montrer sadique avec les deux équipes.
Il existe une ligue nationale de match d’impro, ainsi qu’un championnat du monde qui est pris très au sérieux. Mais beaucoup de petite troupe (dont la nôtre) prennent le match comme simple prétexte pour jouer et se foutent totalement du score.
– le cabaret :
Une seule troupe se présente sur scène et joue des thèmes souvent donnés par le public. C’est sous ce format que s’est jouée la soirée de lancement de « Charlie » 🙂
– les impros longues :
Une histoire improvisée sur 45 à 60 minutes sans interruption. Les comédiens gardent le même personnage tout au long du spectacle. C’est la version marathonienne de l’impro.
– le catch :
Même principe que les matchs, mais à deux contre deux,
De nouveaux concepts de spectacle d’impro sont créés régulièrement. C’est un milieu dans lequel la bonne humeur et la créativité bouillonnent littéralement.
Quels sont les styles de catégories ?
Les catégories permettent d’imposer des contraintes ou des façons de jouer aux comédiens. Contrairement aux thèmes qui sont toujours révélés à la dernière seconde, les catégories sont connues des joueurs avant le match.
Il en existe des dizaines. Parmi les plus connues, on peut compter :
- À la manière de… : les comédiens doivent jouer la scène dans un style de film particulier (à la manière d’un western, à la manière d’un film d’horreur, etc.)
- Chantée : les joueurs doivent jouer et inventer une histoire… en chantant.
- Conte : la scène doit être jouée à la manière d’un conte pour enfants,
- Publicité : très court, c’est un spot de publicité qui est demandé,
- Peau de chagrin : la scène doit d’abord être jouée en 4 minutes, puis la même impro doit être faite en 2 minutes, puis 30 secondes, puis 10 secondes… puis on explose 😉
- etc.
Quels sont les bienfaits de l’impro ?
Ils sont innombrables. Je fais de l’improvisation depuis 8 ? 10 ans ? (oh, Mon Dieu ! Déjà ?), et j’en découvre de nouveaux à chaque spectacle.
L’improvisation m’a donné confiance en moi, m’a appris à parler en public, à relativiser la peur du ridicule, à développer ma créativité, à dire « oui » à la vie… etc. et surtout, elle m’a permis de rencontrer des personnes incroyables qui comptent beaucoup pour moi aujourd’hui.
Qui peut faire de l’impro ?
À cette question qui m’a souvent été posée, je réponds systématiquement : tout le monde.
Non, non, ne commencez pas à me sortir les lieux communs du genre « Moi je ne pourrai pas », « Je ne saurai pas quoi dire », « Je ne suis pas un créatif » parce que je les ai tous entendus.
A l’instar de l’écriture, la peinture, l’équitation et le point de croix, l’improvisation s’apprend et est à la portée de quiconque veut se donner la peine d’essayer.
Je ne dis pas que c’est facile… je dis que c’est possible pour tout le monde
Bref, s’il y a des cours d’impro en bas de chez vous et que vous êtes tenté, n’hésitez plus. Sautez le pas. 😉
Je vous laisse avec ce petit montage vidéo de la soirée de lancement du livre qui contient des extraits du spectacle et j’embrasse à pleine bouche mes tigresses de partenaires.
GRRRRrros bisous