Jusqu’à la lecture de « La téléportation est un sport de combat 1 & 2″, j’ignorais ce qu’était la science-fiction «Feel Good ». Aujourd’hui, grâce à Sandra GANNEVAL, je sais ce que c’est et je sais que j’adore ça.
Je suis donc doublement reconnaissant auprès de l’auteure. D’abord parce que j’ai découvert que ce genre avait un nom. Ensuite pour m’avoir fait passer plusieurs heures de plaisir lors de la lecture des tomes 1 et 2 de ce roman à épisodes (3e et dernier tome en-cours d’écriture).
LE PITCH
Inès, une secrétaire de bureau « serpillière » se laisse marcher dessus par la vie. Son mari s’est barré, sa chef de bureau l’humilie, sa famille la méprise et le reste du monde ignore jusqu’à son existence. Cette VDM aurait poursuivi sans fin son petit chemin sans un pétage de plomb en bonne et due forme pendant lequel elle envoie balader sa patronne et tous les clones serviles qui l’entourent. Alors qu’elle part décompresser dans un parc après son coup d’éclat, elle est abordée par un mystérieux colosse qui lui fait cadeau d’un bracelet. Ce bijou lui permettra de se rendre instantanément où elle veut juste en y pensant. Un magnifique présent plein de possibilités et d’opportunités. Ce serait presque trop beau pour être vrai… et c’est le cas.
Le livre commence comme un conte, une fable moderne dans un cadre déjà vu mille fois, mais le style de l’auteur est fluide et drôle alors on continue. On veut savoir ce qu’Inès va faire de son fameux bracelet et, je l’avoue, je ne m’attendais pas vraiment à être surpris… et j’avais tort. Soudain, l’impensable arrive. Le rythme s’accélère, le style change et nous sommes plongés dans une histoire délirante ou tout (vraiment tout) peut arriver.
Il est difficile d’en dire plus sans spoiler alors disons que si vous avez aimé des films comme Dune, StarWars, le 5e élément ou les Gardiens de la Galaxie, vous ne pourrez pas rester insensible à l’univers de Sandra Ganneval et à son ton décalé.
NO CLICHE
Pas de personnages plats, pas de « gentils » fades, pas de « méchants » qui tortillent leur moustache en gloussant. Si je devais parier, je dirais que S. Ganneval a sérieusement bossé ses fiches « personnages », car ils ont tous un passé et une voix qui leur ai propre. Les personnages y gagnent en intérêt et le récit en profondeur.
L’auteure réussit à faire du « Feel good » sans tomber dans la facilité. La narration, un peu linéaire en début de tome 1, gagne vite en relief et en complexité. Les amateurs de science-fiction apprécieront sûrement les nombreuses références aux classiques hollywoodiens du genre sans que cela tombe dans le Fan-art.
DISTRAYANT, MAIS PAS QUE…
Comment cela finira-t-il ? impossible à dire. Dans ses remerciements du tome 2, Sandra Ganneval nous confie ne pas le savoir elle-même et je la crois volontiers. Son récit transpire du plaisir qu’elle a eu à l’écrire et de la fluidité de l’inspiration du moment. S’il y a construction d’une intrigue planifiée, elle est particulièrement bien dissimulée. Bien sûr, ce n’est pas un problème et on embarque avec plaisir dans un voyage « vers l’infini et au-delà ».
J’ai passé d’excellents moments à lire les deux premiers tomes et j’ai hâte de découvrir le 3e. En tant qu’auteur, je dois confesser également une petite pointe de jalousie, car laisser son imagination courir comme un cheval sauvage n’est pas à la portée de tout le monde. Ces livres ont suscité chez moi l’envie de goûter à ce « lâcher-prise », de partir dans un délire de mon propre cru. Nul doute que ce sera le mot clé de mon prochain projet d’écriture avec, j’espère, autant de succès qu’elle. À ce titre, « La téléportation est un sport de combat 1 et 2» sont donc des livres distrayants, certes, mais aussi inspirants ; et je ne vois pas de meilleur compliment à faire.
« La téléportation est un sport de combat » trace une histoire drôle et originale. Parfait pour oublier sa chef de bureau et se téléporter loin… très loin, sur une plage de sable chaud.
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