La dystopie. Voilà un genre prisé qui tombe souvent dans le cliché tant les influences cinématographiques sont nombreuses et puissantes (Mad Max, Bienvenue à Gataca, etc.). Difficile, donc d’amener de la nouveauté sur ce terrain. Difficile… mais pas impossible.
L’auteure
Avant de parler du livre, juste un mot au sujet de Maelle D : elle est énervante.
Si, si, je vous jure.
Vous pouvez me croire sur parole.
Mais si cela ne suffit pas, je peux vous expliquer pourquoi.
L’univers de Duel
Duel se passe dans un futur indéfini. Une guerre a éclaté, il y a déjà longtemps, entre les hommes et les Faes, créatures elfiques et magiques d’une autre dimension.
La société telle que nous la connaissons a explosé et est désormais composée de forts et de duchés dirigés par des barons et une noblesse toute-puissante. Le plus grand nombre de la population est constitué de « gris », c’est-à-dire de pauvres péquins endettés à vie et obligés de travailler pour la noblesse.
Dans cette société ouvertement inégalitaire, la justice repose sur des duels judiciaires : deux « gris » surentraînés s’étripent joyeusement pour chacune des parties opposées. Celui dont le duelliste est encore vivant à la fin du combat a gagné son procès. Ça, c’est de la justice ! 😉
Je ne rentre pas dans les détails, mais vous l’avez compris, l’univers de DUEL est riche et très bien construit. L’architecture des forts est précise et la vie des gris fourmille de détails.
C’est le premier point fort de Duel. Maelle D respecte à la lettre la sacro-sainte règle des écrivains. Une règle si simple à dire et pourtant si difficile à suivre : Elle ne nous explique pas son univers, elle nous le montre. Ce faisant, elle nous emmène avec elle et nous la suivons avec plaisir.
L’intrigue de Duel
Au milieu de cette société si hiérarchisée, Heza, une jeune fille au caractère bien trempé cherche à s’inscrire à l’école des duellistes, seul moyen pour elle de retrouver sa sœur disparue.
Problème : l’école est réservée aux hommes.
Son entêtement et sa détermination finissent par lui ouvrir les portes d’un monde de sueur, de sang et de testostérone mal placée.
À ce stade, je n’ai fait que gratter le vernis de l’intrigue qui s’enrichit progressivement d’une romance, d’un complot mystérieux et de stratégies politiques et économiques à l’échelle du duché.
On sent que l’improvisation a tenu une place mineure dans l’écriture tant tout est soigneusement calibré. Je suis un fervent praticien de l’improvisation, mais avec Duel c’est du travail d’orfèvre et ça ne s’improvise pas. C’est le résultat d’un travail minutieux.
C’est donc le deuxième point fort de ce roman : une intrigue riche travaillée, composée de plusieurs brins tissés qui s’entrecroisent habilement sans jamais perdre le lecteur.
Les personnages de Duel
Dans son aventure, Heza va faire de nombreuses rencontres : Ajit, son frère qui la protège depuis des années, Moran, son instructeur fort comme un Turc et beau comme un dieu grec, Mera, une noble qui aime se mêler au bas peuple, etc.
Chaque personnage a sa voix et sa personnalité et ils sont nombreux à posséder un secret et un objectif qui leur est propre.
Là encore, nous sommes loin des clichés du grand frère protecteur, de l’instructeur sévère, mais juste ou de la bourgeoise nunuche. Ils ont leurs histoires, leur passé, leurs qualités, leurs défauts ce qui nourrit des relations complexes et des dialogues crédibles et c’est le troisième point fort de Duel.
Mon avis personnel
Duel est un roman écrit avec un souci de qualité qui n’a rien à envier à des romans distribués par de grandes maisons d’édition. Je ne serais d’ailleurs pas surpris que l’une d’elles finisse par contacter un jour cette jeune auteure dont Duel est, à ma connaissance, le premier roman.
À titre très personnel, Duel est le genre de livre qui apporte autant de plaisir que de douleur aux deux facettes de ma personnalité (je ne suis pas tout seul dans ma tête).
Le plaisir est pour le lecteur, celui qui ne lâchait le livre qu’en raison de l’extrême fatigue que tous les jeunes pères connaissent bien. La seule longueur ressentie concerne la romance, même si elle s’intègre très bien dans l’intrigue, elle revient régulièrement tout au long du roman et j’avais hâte de passer au reste. Il ne faut pas oublier que je suis un garçon qui aime le sang, la sueur et la testostérone mal placée. C’est donc une nuance très personnelle.
La douleur est pour l’auteur encore amateur qui travaille à la publication de son premier roman. Celui qui se bat contre la petite voix présente dans sa tête, celle qui hurle « T’es nul ! Tu n’arriveras jamais à faire quelque chose d’aussi bien que ça. Abandonne. » Les livres comme Duel placent la barre très haute.
(Ne vous inquiétez pas pour moi, j’ai quelques techniques pour rester zen 😉 )
La note de Camille
Pour la toute première fois, ma grande fille de 13 ans et moi-même avons lu et aimé le même roman. Voici son retour :
« Je lui mets la note de 9/10. L’héroïne est badass et le concept est original. L’histoire est intrigante et pleine de rebondissements. »
C’était la première chronique de ma princesse. Snif. Séquence émotion.
En conclusion
Pour résumer, Duel c’est :
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Un univers riche, nouveau et détaillé,
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Une intrigue complexe et passionnante,
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Des personnages attachants,
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Une écriture impeccable.
Enfin, Maelle D est également la dessinatrice et conceptrice de sa superbe couverture et maintenant ma fille me tanne pour savoir quand sortira le tome 2.
Alors ? Elle est énervante, hein ?
Vous voyez, je vous l’avais dit.
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Superbe chronique, au début, j’ai cru, en voyant la couverture, qu’il s’agissait d’une BD. Ton retour donne vraiment envie de découvrir ce roman et la chronique de ta grande fille, dix fois plus 😉
Bonjour !
Effectivement, la couverture fait très BD, et je trouve ça une excellente idée.
La chronique donne envie de découvrir ce qui se cache derrière cette superbe couv.
Merci à vous deux !
Hello Jerome !
Merci beaucoup pour cette superbe chronique à 4 mains ! Elle est magnifique, merci !
Merci pour le compliment 🙂